La cigarette électronique : amie ou ennemie de la lutte anti-tabac ?
Le recours à la cigarette électronique est en pleine progression chez les 13 millions de fumeurs que compte la France. On estime que 1,5 millions de Français on déjà essayé cette alternative au tabac, ce qui se traduit par un impact sensible sur les ventes de tabac et de traitements d’aide à l’arrêt du tabac, comme les patchs ou la gomme.
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu public, le mercredi 28 mai, un avis très attendu sur la pratique du « vapotage », c’est à dire l’action de consommer de la nicotine grâce à une cigarette électronique.
Le Conseil a ainsi admit que la e-cigarette est une véritable alternative au tabac. A ce titre, elle peut être considérée comme un outil efficace pour un fumeur qui souhaite réduire sa consommation de cigarette classique. Cette pratique expose moins l’individu à des substances dangereuses comme les goudrons et les autres produits toxiques présents dans le tabac. D’un avis unanime, la cigarette électronique présente des risques moins grands que le tabac qui tue environ 75,000 personnes chaque année en France.
Pour le moment, rien ne prouve que la cigarette électronique conduise à l’arrêt du tabac. En effet, la majorité des « vapofumeurs » utilisent alternativement la cigarette habituelle et la cigarette électronique. Dans ce cas, l’impact sur la morbidité de cette nouvelle solution est faible. On comprend que le HCSP se montre très prudent sur le sujet, tandis que l’Association indépendante des utilisateurs de la cigarette électronique déclare à l’inverse que 75 % des membres de son forum en ligne envisagent d’arrêter définitivement le tabac. De nombreux sondages viennent étayer les témoignages en faveur de la pratique du vapotage.
A contrario, le HCSP met en garde sur l’utilisation de la cigarette électronique comme porte d’entrée vers le tabagisme. Il y aurait en effet un risque de normalisation de la consommation de nicotine via une pratique en apparence moins violente pour l’organisme. De fait, l’industrie du tabac étudie en profondeur les intérêts commerciaux liés à au nouvel usage qu’est le vapotage et se positionne déjà sur ce produit.
Le HCSP préconise, entre autres, d’observer périodiquement les modes de consommation et de sevrage pour éviter que la pratique du tabagisme n’évolue plutôt qu’elle ne disparaisse. Il invite ainsi à proscrire l’usage de la cigarette électronique dans les établissements publics, et à inscrire l’interdiction du vapotage dans leur règlement intérieur. Le ministère de la santé, sous l’impulsion de la ministre Marisol Touraine, va prochainement établir un cadre réglementaire en termes de publicité, de taxation, de restrictions de vente aux mineurs, etc. A New York, depuis le 29 avril, la cigarette électronique est bannie dans les lieux publics, restaurants, parcs, à l’instar des cigarettes et du tabac. e mercredi 30 avril, Marisol Touraine, s’est dite favorable à l’interdiction de la cigarette électronique dans « certains lieux publics » en France.
On le voit, entre outil permettant de réduire les risques pour la santé ou porte d’entrée vers la tabagisme, le débat sur la cigarette électronique n’est pas encore tranché.
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